III – Les maxis 45 tours
« W.O.R.K. (N.O. nah no ! no ! my daddy don’t) » est leur tout premier maxi qui sort en 1981. C’est un inédit, dynamique grâce à la batterie tribale de Barbarossa, et un excellent titre réhaussé par les choeurs qui soutiennent la voix de Lwin. Les paroles nous content l’histoire d’une famille qui ne travaille pas, car ce n’est pas nécessaire…
La face B nous présente l’original « C-30, C-60, C-90 Anda ! » qui est chanté en espagnol. C’est un hymne à la cassette audio, alors très en vogue à l’époque, notamment pour la copie. Je rappelle que le tout premier album du groupe n’est sorti qu’en cassette.

« Prince of darkness », autre titre très efficace, va à l’essentiel grâce à son rythme très rapide. Il nous conte l’histoire de la belle et la bête, revisité en Annabella pour la belle, et Satan pour la bête.
Au verso, l’instrumental « Orangutang » rappelle « Apache » des Shadows, c’est très bon. « Sinner, sinner, sinner » qui clôt parfaitement la face B, est en fait « Prince of darkness », mais uniquement musical avec les choeurs.
On reste en 1981 avec la parution de la version longue de 5’45 » de « Chihuahua », un titre qui mélange punk et pop, écrit certainement sous acide car il mélange allégrement les chiens avec… les extra-terrestres !
En face B, « The Joy Of Eating Raw Flesh » est un instrumental à la basse lourde et prenante, aux atmosphères de western à la Sergio Leone par moments, grâce à la guitare de Ashman. Suit « Golly !, golly ! go buddy ! », une chanson enlevée et joyeuse.
A gauche, le pressage UK, et à droite le pressage US :

Une petite ballade dans la campagne en compagnie d’Annabella, ça vous dit ? Eh bien voici « Wild in the country », leur nouveau titre en cette année 1982. La pochette reprend le célèbre tableau du « Déjeuner sur l’herbe » de Manet, tandis que la chanson prône le retour à la nature, tout en dénigrant la vie citadine.
La B side est un bon et court instrumental, intitulé « El boss dicho ! ».

On continue le retour à la vie sauvage avec le single suivant, remixé pour l’occasion, « See jungle ! jungle boy », qui évoque l’amour pour un garçon de la jungle. « (I’m a) TV savage » occupe la face B, avec une histoire incompréhensible qui mélange Ronald Reagan, la télévision, Lady Diana, et Michel-Ange, entre autres… Si musicalement, et vocalement, Bow Wow Wow a toujours su tirer son épingle du jeu en étant original, ils ont pêché par leurs textes très basiques et parfois sans queue ni tête. Par contre, il faut reconnaître que les paroles, même sans aucun sens, collent bien au tempo rapide de leurs chansons.
Annabella veut des bonbons ! « I want candy » est le nouveau maxi du groupe, remixé par rapport à la version album. Très axé sur la batterie de Barbarossa, rythmé par des riffs secs de la guitare d’Ashman, c’est un bon titre qui rencontre un certain succès. Il s’agit d’une reprise d’un vieux titre des Strangeloves, datant de 1965.
Au verso, retour au far-west, avec « Cowboy », un véritable hymne à leur attention, très certainement pour percer sur le marché US.
A droite, le promo US de « I want candy » :

Exclusivement aux Etats-Unis, « I want candy » sort sur un mini LP 4 titres intitulé « The last of the mohicans ». Figure également le titre « Cowboy » comme sur le pressage UK.
La face B va davantage nous intéresser avec « Louis Quatorze », qui est en fait un jeu de mot avec l’âge d’Annabella, Louis étant le prénom de l’amoureux. Les paroles sont co-écrites par Mac Laren, qui décidément adore la subversion. La chanson tend plus vers la pop, tout comme « Mile high club », le dernier titre de cet EP, à propos d’un club décadent réservé aux mineurs.
You just don’t mess with Louis Quatorze
With his gun in my back, I start to undress
He’s my partner in this crime of happiness, ‘cos I’m just fourteen

Aux US, « Baby, oh no » sort en 1982, dans une version remixée pour l’occasion. Ce titre, plutôt calme nous conte la passion amoureuse d’une femme pour un homme. Le mix est bien fait, et la chanson agréable. La face B est sans surprise, puisque « Cowboy », marché US oblige, refait surface. Je le préfère à la face A, car plus dynamique.
A gauche, l’édition commerciale US, et à droite, le promo US :

En cette année 1983, le nouveau single est « Do you wanna hold me ? ». Chanson lisse, qui fait plus penser à un chant de Noël, elle reste agréable à l’écoute avec son côté enfantin.
La face B propose 2 titres, dont l’inédit « Biological phenomenon », un instrumental survitaminé à la sauce Ennio Morricone, qui une fois de plus pourrait très bien illustrer un western ou un film de Quentin Tarantino. L’autre chanson, c’est « What’s the time (hey buddy) », titre court et efficace grâce à son break au milieu.

Cette même année, mais cette fois-ci pour le marché US, c’est « Love, peace & harmony » qui est édité en version longue. C’est un titre un peu décousu, on a du mal à trouver une ligne conductrice. Contrairement à la face B qui nous offre l’excellent remix de « I want candy », déjà sorti en Angleterre l’année précédente.
Le problème des groupes constitués de toute pièce par un manager, c’est l’entente entre les membres. Et ça n’a jamais bien fonctionné entre eux, surtout avec Annabella. En 1984, le groupe est dissous, sans même qu’on l’avertisse :
Annabella Lwinn : « On m’a dit que nous faisions une pause d’un mois avant une tournée en Australie. Je me suis dit : Ouais ! Je peux reposer ma voix ! Personne ne m’en a parlé, personne ne m’a expliqué. Tout cela a été un choc. »
Quant à Matthew Ashmann, il va avec les autres membres du groupe, fonder « The chiefs of relief », qui n’aura pas de réel succès. En 1987, ils se séparent. Il faut attendre 1992, pour qu’il rejoigne « Agent provocateur ». Mais Matthew est malade, et il décède des suites d’une complication du diabète, le 21 novembre 1995.
En complément, je recommande tout particulièrement le « Live in Japan » de Bow Wow Wow, sorti uniquement en CD, qui capture toute l’énergie du groupe sur scène.

