Catégories
Hommage à Stephen Huss

Psyche : les maxis 45 tours

III – Les maxis 45 tours

« Unveiling the secret » est le tout premier maxi du groupe. Il sort en 1986, exclusivement en France. Comprenant 4 titres : le titre phare, synthpop, parfaitement remixé pour l’occasion, « The crawler », à la mélodie plus industrielle, « Screaming machine » qui est la suite logique du précédent, très pêchu, et « Waiting for the stranger » qui achève nos oreilles avec un retraitement de la voix sur fond d’électro en folie. Un excellent départ pour le groupe, même s’il ne continue pas dans cette voie plutôt extrême.

Darrin Huss : « On a écrit « Unveiling The Secret » quand on était à Paris, et c’était la première nouvelle chanson de cette période dans le studio. J’ai dû enregistrer ma voix en une seule prise, car c’était le dernier jour que nous autorisait le budget de New Rose Records avant de mixer !« 

Une flopée de remixes sur « Prisoner to desire », qui sort dans une version au rythme soutenu sous le nom de Intoxicaded mix. C’est très dansant et habilement troussé, avec des moments plus calmes qui alternent avec des parties au bpm élevé. Suit « Black panther » dans une version Hardcore mix, un poil brouillonne mais toute aussi pimentée.
En face B, on retrouve « Prisoner to desire » dans un autre mix, le Re-animated. Et effectivement, ça pourrait réveiller un mort : avec un rythme lourd, et la voix mise en avant avec beaucoup d’écho, un peu trop parfois, on flirte avec l’EBM. Le maxi se termine par l’excellent titre, beaucoup plus reposant, « Unveiling the secret » dans sa version 45 tours.

« Contorting the image » est le nouveau maxi 4 titres de Psyche : le titre éponyme ressemble à du Kraftwerk survitaminé, tandis que « Why should I ? » s’inscrit parfaitement dans la veine dark wave.

« Thundershowers », tout aussi rythmé vient compléter à merveille les 2 précédents titres, avant que l’instrumental « Suffocation » élève encore le tempo et clôture magistralement la face B.

En 1987, la version Storm release de « Uncivilized » approfondit le potentiel de ce titre new-wave, parfaitement interprété par Darrin. « Mind over matter » accélère la cadence et nous laisse peu de répit auditif.

Au verso, une seconde version de « Uncivilized » nommée Train station radio est beaucoup plus calme, mais toute aussi électronique car elle laisse la part belle au synthé. On termine par une version live au Melkweg (une salle de concert à Amsterdam), de « The outsider ».

Le majestueux « Eternal » est édité dans une version club mix qui lui sied à merveille, sur ce nouveau maxi sorti en 1988. S’ensuit « Insatiable » qui vient nous donner des fourmis dans les jambes dans une version Chamber mix.

Extrait de « Eternal » traduit en français :

Mon cœur est en train de mourir
Les choses ne seront plus jamais pareil
Mais j’ajoute de l’huile sur le feu
Alors qu’il brûle de désir
Nous devenons une flamme éternelle
Et la douleur est tranchante comme un rasoir


Et la face B n’est pas en reste, avec Razormaid qui s’invite pour le remix de « Unveiling the secret », en accentuant le côté dance tout en conservant un aspect glacial dans le chant. Le très new-wave et inédit « Anguish » achève cet excellent maxi.

En 1991, Psyche a quitté le label New Rose qui sera racheté l’année suivante par la Fnac ! Musicalement, les remixes changent, et se mettent au goût du jour, notamment pour le marché espagnol. Pas forcément pour le meilleur. La preuve avec « Angel lies sleeping » qui sort dans 4 versions différentes.

La spanish radio edit retravaille le titre dans un courant house, la deep house tango est beaucoup plus minimaliste et douce, la techno express rajoute des beats mais reste mollassonne, enfin la techno instrumental pulse dans le vide. L’ensemble reste largement écoutable, mais je trouve que ces remixes affaiblissent la chanson d’origine.

C’est en 1993 que paraît leur hit « The saint became a lush » pour le marché espagnol. Sur une voix monotone, une très belle mélodie synthétique détonne pour caresser nos oreilles. En face B, on retrouve « Unveiling the secret » et « Uncivilised » extraits de leurs albums précédents.

Darrin Huss : « « The Saint Became A Lush » est une combinaison de notre amour pour les bandes-sons des films d’horreur et de moi-même essayant de réciter au mieux à la façon de Ian Curtis un poème sur cette histoire épique digne de Lovecraft. On avait joué la plupart des chansons, y compris celle-ci, en concert avant de les enregistrer en studio.« 

A droite l’édition allemande de « X-rated » limitée à 500 exemplaires :

Pas moins de 6 versions pour l’inédit « X-rated » sur ce maxi qui paraît en 2004. On commence par la très bonne version technoïde « Silicon Courtesan Mix » de James White, puis la version « Poisonous Remix » de The Weathermen qui pulse davantage avec voix passée au vocoder, et enfin le « Pron Mix » basique mais très électronique de Bangkok Impact avec un mélange parler / vocoder façon Daft Punk.

Retour à la techno, plutôt agressive, en face B qui propose le « Darkroom Mix » de Ra-X, puis le bordélique « Cursor Miner Remix » de… Cursor Miner, certainement le remix le plus faible de cet excellent maxi. On termine par le « Restrained & Entertained Mix » de Goteki, qui ralentit un peu trop le titre à mon goût.

En 2006, pour fêter ses 20 ans, « Unveiling the secret » refait surface dans une flopée de remixes : le rythme doux, malgré son nom, du « Rude 66 Remix » avec voix au vocoder, la version originale, le robotique « Interfunk Remix » avec une voix susurrée sur fond de Bontempi, le « Mas 2008 Remix » davantage instrumental et assez proche de l’original, puis enfin le techno et répétitif « Beta Evers Remix ». L’ensemble reste écoutable, ma préférence allant vers la version Interfunk, car ça se rapproche de Kraftwerk.

Le pressage allemand gris marbré, limité à 400 exemplaires :

En 2012, un nouveau maxi intitulé « All things pass into the night » sort avec 4 titres. Tout d’abord, le « 21st century immortality mix » de « Goodbye horses » qui est un titre inédit, aux accents pop, et fait penser à du Coldplay, admirablement interprété par Darrin. « Eating violins » dans son « Original extended mix » poursuit l’immersion électronique et instrumentale de cette excellente face A.

En face B, « Contorting the image », l’un de leurs anciens morceaux, est ici revisité dans son « Reconstruction mix », aux paroles épurées. Le rythme entêtant ne nous laisse pas une seconde de répit, pour le meilleur. Le disque s’achève sur « l’Intoxication deluxe mix » de « Prisoner to desire » qui vient provoquer nos oreilles : le chant est déformé façon dub, complètement décalé par rapport à la musique. C’est plutôt spécial…

L’année du décès de Stephen, un maxi reprenant la collaboration des 2 frères paraît avec « Thundershowers », initialement sorti en 1985. Sur fond d’orage, l’extended mix est un retour aux sources new-wave. « Lead me astray », dans une version « Magnum mix », est un instrumental hip hop au rythme saccadé.

« Lead me astray » en « extended mix » se retrouve en B side, cette fois-ci chanté par Darrin. C’est un titre assez difficile à appréhender, vu toutes les cassures dans le rythme. Le disque se termine par une reprise efficace de « Thundershowers » dans une version « Radio edit ».

L’édition canadienne en vinyl couleur, de 2015, limitée à 200 exemplaires :

A l’intérieur de la pochette, la reproduction de l’affichette d’époque, avec au dos les paroles des chansons :

C’est en 2018 que paraît une mini compilation de titres remixés par Razormaid. Tous les remixes sont signés Joseph Watt, un américain qui est l’un des fondateurs du label. Et il a déjà pas mal de groupes à son compteur : Depeche Mode, Erasure, DAF…

La face A présente le très bon « us club mix » du titre « Eternal », remix façon années 80, donc qui ne dénature pas le morceau, mais le prolonge agréablement. On poursuit avec le « Alcatraz mix » de « Prisoner to desire », sans grande surprise et que je trouve un peu fade.

La version « exclusive re-edit » de « Unveiling the secret » ouvre la face B : Razormaid a donné un petit coup de fouet, en accentuant la boîte à rythmes et en prolongeant les parties musicales. C’est très plaisant. Enfin, « Ecstasy » en « Joseph Watt extended mix », revisite le morceau de très belle manière sur un rythme lourd et rapide.

On va terminer en beauté ce rapide tour de la discographie de Psyche avec « Youth of tomorrow », édité en 2017. J’ai la chance de l’avoir dédicacé par Darrin Huss, une proposition qu’il avait faite via internet.

La face A propose l’extended mix, qui renoue avec la new-wave des 80’s. Le refrain répétitif et chanté de façon assez monotone colle parfaitement aux arrangements sonores électroniques. C’est un très bon titre.

Darrin Huss : « La chanson est un hymne cynique, mais festif. Il s’adresse à la jeunesse désenchantée d’aujourd’hui, un groupe démographique nostalgique des années 80 mais tourné vers un avenir de plus en plus monétisé.« 

La face B présente la version single, et l’inédit « Truth of consequence », une chanson sombre et désabusée sur le mensonge.

L’édition canadienne en vinyl couleur, limitée à 200 exemplaires :

Comme dit en préambule, Psyche a sorti beaucoup d’autres albums et singles, mais uniquement en CD, et désormais en fichiers dématérialisés. On peut retrouver leurs compositions en vente sur le site de Bandcamp, ou sur Discogs, au nom de Psyche. Les extraits d’interview de Darrin proviennent du site https://elgarajedefrank.es/

Je ne peux que recommander le seul et unique DVD disponible, « Imaginary life », qui reprend toute la carrière du groupe, depuis ses débuts avec Dwayne, jusqu’en 2005. L’image provient souvent de VHS, et n’est pas de bonne qualité, mais le son est top. Le DVD propose quelques clips et surtout des extraits de concerts.

A côté, des albums parus uniquement en CD, qui sont tous très bons.

Pour le mot de la fin, voici une partie du texte figurant au dos de la jaquette du DVD et qui résume parfaitement l’évolution du groupe au fil des ans, et des différents claviéristes qui ont accompagné Darrin : « De l’industriel froid et dur, en passant par la synthpop chaleureuse, le dancefloor minimal, la dark wave et au-delà, Psyché est et reste une véritable légende de la musique pop électronique théâtrale et lyrique novatrice ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *