III – Les maxis 45 tours
En 1979, paraît le tout premier single de Visage : « Tar », un titre enjoué, bien produit, au sujet original, puisqu’il dénonce l’addiction au tabac. La seule édition maxi est un promo français qui propose sur l’autre face un titre de THP Orchestra, « Good to me », plutôt funky.

1980, nouvelle décennie et second single pour Visage. Et le titre qui va marquer parmi d’autres cette décade, c’est « Fade to grey ». Une chanson parfaite pour les teenagers que nous étions. Sur un rythme entraînant, on retrouve un refrain pour une fois en français, et toute la mélancolie qui se dégage de cette mélopée « We fade to grey ».
En face B, « The steps », un instrumental à l’ambiance inquiétante, achève de nous combler.
A gauche, le pressage UK, et à droite, le pressage allemand :

Et encore plus excitant, c’est le pressage allemand qui propose une version longue de « Fade to grey », histoire d’enfoncer le clou. Le mélange de chants masculins en anglais, et de paroles dites en français par une femme, sur un rythme certes doux, mais qui renforce néanmoins le phrasé de chacun, est une réussite exemplaire. Et « The steps » vient clore magistralement la face B.
Un homme dans une gare isolée
Une valise à ses côtés
Deux yeux fixes et froids
Montrent de la peur lorsqu’il se tourne pour se cacher
Sens la pluie comme un été anglais
Entends les notes d’une chanson lointaine
Sortant de derrière un poster
Espérant que la vie ne fût aussi longue
En 1986, le label ZYX records a l’excellente idée de resortir dans sa série « The golden dance floor hits » le titre « Fade to grey ». Et on a l’excellente surprise de découvrir une nouvelle version longue de 6’08 ». Pas supérieure à la première, mais un excellent complément qui respecte à la lettre les éléments new-wave initiaux.
Peaches and herb s’invite sur la B pour un changement de style radical, avec le titre funk « Shake your groove thing ».

En 1988, « Fade to grey » apparaît sur la série « 12 inch gold », mais dans sa version 45 tours. En face B, « Night train » nous emmêne à 100 à l’heure dans sa mouture « dance mix ». Mais on y reviendra, car j’ai sauté quelques années…
Retour à la chronologie de la sortie des disques. C’est en 1981 que la version dance mix de « Mind of a toy » paraît. Honnêtement, je trouve le titre plutôt moyen, chanté sans grand entrain. Cette chanson fait pâle figure après l’avalanche « Fade to grey ».
Ce qui va nous intéresser davantage, c’est la face B qui propose « We move » là aussi dans une version dance mix, ainsi que « Frequency 7 » dans une version, vous l’aurez devinée… dance mix ! « We move » est un morceau carré, plutôt froid et robotique, qui contraste avec ses paroles. « Frequency 7 » est un instrumental enlevé, au rythme destructuré et dansant.

L’édition dans la série « 12 inch gold », propose « Mind of a toy » en face A, et « Damned don’t cry » en face B :

Retour à une new-wave plus classique, toujours en 1981, avec un titre qui porte le même nom que le groupe, soit « Visage ». Ici, dans une version… dance mix ! Le thème est le look et avec Steve Strange qui s’est toujours mis en avant avec ses maquillages originaux, on est en terrain conquis. Le titre est très bon dans cette version.
En face B, « Second steps » est un instrumental électronique plan-plan, mais très agréable.
En 1982, une curiosité sort exclusivement en promo en Angleterre : The anvil, mais chanté en allemand, ce qui donne « Der amboss ». C’est plutôt martial sur une musique assez répétitive. C’est un peu brut de décoffrage, même si le thème de la chanson veut ça. Je préfère très nettement la face B qui est le même titre, mais en instrumental, juste avec quelques choeurs sur la fin. Ca aurait pu figurer sans soucis sur un disque de Human League.
Traduction d’un refrain :
Le tambour bat comme par magie
Plus dur et plus rapide
Épaule contre épaule
Chaud et en sueur
Le coup sur l’enclume dans la discothèque

La même année, « The damned don’t cry » sort dans une version… dance mix ! C’est le 1er single extrait de l’album « The anvil ». Le synthé est roi, quasiment en roue libre, et le chant légèrement trop en retrait; ce n’est clairement pas à la hauteur du savoir faire du groupe. L’autre face se montre plus attractive avec l’inédit « Motivation », certes court, mais avec une très bonne rythmique.
Nouvelle version dance mix ! Celle de « Pleasure boys », un poil brouillonne. Le chant est rapide, le synthé d’accompagnement tout autant. Ca déménage, mais la chanson manque cruellement d’une mélodie. Par contre, il y a un excellent break, salutaire, au milieu du titre qui fait la part belle à la boîte à rythmes.
Le verso nous propose encore une version dance mix, celle de « The anvil », et donc en anglais cette fois-ci. Et les paroles, tantôt parlées ou chantées, passent beaucoup mieux dans la langue de Shakespeare. Le titre gagne ses lettres de noblesse avec un rythme obsédant métallique. J’avoue aussi qu’à force de l’écouter pour rédiger cet article, je l’apprécie de plus en plus.

Toujours en 1982, embarquement immédiat pour une version dance mix (vous avez l’habitude) de « Night train ». On est clairement pas dans un tortillard, mais plutôt en TGV, car le titre file vitesse grand V même si un peu de saxophone vient adoucir cette course folle.
Il est à noter que John Luongo participe à beaucoup de remixes de Visage. Il est l’un des remixers en vogue à l’époque avec à son actif des groupes tels que les Jacksons avec l’excellent « Blame it on the boogie » ou encore Queen et le génial « Staying power ».
La B side prend le pari de nous offrir une version dub mix de « Night train », et ça marche ! Juste le refrain « Night train » nous cale sur les voies pour un voyage accéléré et expéditif. En titre bonus, « I’m still searching » est un inédit synthétique qui aurait mérité un meilleur développement, car si le titre est relativement court, il est bon.
Nous voici en 1984. Le 1er single extrait de l’album « Beat boy », c’est « Love glove » dont le thème est un gant magique qui apporte l’amour. Si on met de côté les paroles un brin enfantines, la version longue du titre est bien réalisée, avec un long passage instrumental qui comprend du saxo et le refrain en fond sonore.
La seconde face propose la version instrumentale, toute aussi agréable et un inédit : « She’s a machine ». Ca aurait pu figurer dans la resortie de « Metropolis » de Fritz Lang par Giorgio Moroder : très électronique, avec juste le refrain qui reprend le titre.
A gauche, le promo UK :

Dernier maxi qui sort en 1984, c’est « Beat boy » dans une version… dance mix ! 7’15 » de purge : le titre est repris un million de fois, c’est brouillon, sans réelle coordination de l’ensemble du mix. Et pourtant JJ Jeczalik, du groupe The Art of Noise, et claviériste chez ZTT a travaillé sur la partie Fairlight. Mais le résultat n’est pas là.
En face B, on retrouve une version dance dub, un peu plus minimaliste et donc écoutable, mais guère meilleure.

1985, face aux mauvaises ventes de leur ultime album, « Beat boy », suite aux départs de Midge Ure et Billie Curie qui se consacrent à Ultravox, John Mc Geoch qui fait le choix de rester conjointement avec Siouxie and The Banshees et Public Image Limited, le groupe est officiellement dissous.
Sur la période 2013/2015, 3 nouveaux albums vont cependant voir le jour, sous l’égide de Steve Strange, désormais seul aux commandes.
Il meurt le 12 février 2015 à Charm el-Cheikh en Égypte à la suite d’une insuffisance cardiaque.
