II – Les maxis 45 tours
Tout premier maxi à sortir, c’est l’excellent « London calling », en 1979. La face A propose les versions single de « London calling » et « Armagideon time », tandis que la face B, la plus intéressante à mon sens, nous distille un mix apocalyptique de ce dernier titre, de presque 9 minutes de dub !
A lot of people won’t get no supper tonight
A lot of people won’t get no justice tonight
The battle is gettin’ hotter
In this iration
Armagideon time
A lot of people runnin’ and a hiding tonight
A lot of people won’t get no justice tonight
Remember to kick it over
No one will guide you
Armagideon time

1981 voit l’édition de l’un des meilleurs titres des Clash, j’ai nommé « The magnificent seven ». Les paroles fustigent les journées de boulot de 7 heures, en étant aussi bien contre les patrons forcément exploiteurs, que contre les masses, obligatoirement soumises ! La face A propose le single remixé, et enchaîne sur le même titre dans une excellente version « dance mix ».
La face B n’est pas en reste, avec « The call up », très bonne chanson aux paroles anti-militariste, interprétées dans un reggae langoureux, suivie de sa version instrumentale « The cool out ».
La France a droit à un autre pressage, avec 2 pochettes différentes, bien que le contenu soit le même. En face A, une version inédite de 4’26 », puissante grâce au volume sonore que propose le support maxi, tandis qu’en face B, on retrouve la version « dance mix ».

Le titre « The magnificent seven » me ramène à mes années d’insouciance, où ce titre passait régulièrement sur le jukebox d’un bar fréquenté entre autres par des punks. Où est la machine à remonter le temps ?
En Angleterre, le maxi bénéficie d’une pochette die cut avec un macaron « pendule », mais le contenu est le même que pour la France.

On reste en 1981, avec la sortie du nouveau single, « This is radio Clash », qui n’est extrait d’aucun album. C’est un excellent titre, au rythme reggae / dub syncopé, et des paroles mi scandées, mi chantées. De plus, il bénéficie de pas moins de 4 versions sur ce maxi, qui s’enchaînent admirablement. « Radio Clash », « Outside broadcast » et « Radio 5 » viennent compléter le titre original avec des effets dubs, du rap, des bruits de klaxon, de bowling, pour un mélange urbain et agressif, qui lorgne vers le marché américain.
1982 voit la sortie en Angleterre d’un double A side : le très bon « Straight to hell » associé au légendaire « Should I stay or should I go ? ».
Darling you gotta let me know
Should I stay or should I go ?
If you say that you are mine
I’ll be here until the end of time
So you got to let know
Should I stay or should I go ?

La même année, The Clash enfonce le clou du succès, avec le marteau « Rock the casbah », une des rares chansons composées par Topper Headon. Elle sera plus tard reprise par Rachid Taha, et jouée live en duo avec Mick Jones.
En face B, on retrouve une bonne version instrumentale de ce même titre, la « Mustapha dance », qui conserve quelques choeurs sur une double rythmique : énervée pour le tam-tam, plus douce et classique pour la batterie.
Extrait de l’album « Cut the crap », « This is England » sort dans une magnifique pochette, en 1985. En face B, 2 inédits : « Do it now » à la production indigente et la musique bateau, alors que le titre avait du potentiel avec son refrain entraînant; et « Sex mad roar », un rockabilly mâtiné de punk, qui relève le niveau.

Le Clash outragé, le Clash brisé, le Clash martyrisé, mais le Clash libéré ! On est en 1990, et autant dire qu’il ne reste que des cendres du groupe… cendres dont la maison de disques CBS va désormais faire ses choux gras en rééditant nombre de singles. On commence par « The return of Brixton », un remix du superbe « Guns of Brixton », ici massacré dans une pseudo version reggae avec une basse lourde façon house music et plein d’effets inutiles comme des bribes de sons passés à l’envers, ou des voix noyées dans le tempo.
Et la face B reprend le même concept, avec une version dub du plus mauvais effet…
Quoi de mieux pour relancer un groupe un peu oublié, que la musique d’une pub ? Encore mieux, quand il s’agit d’une grande marque telle que Levi’s. C’est donc « Should I stay or should I go ? » qui s’y colle, mais pas seulement… Car Mick Jones veut aussi sa part du gâteau, et son groupe Big Audio Dynamite II va donc occuper une partie de ce maxi avec « Rush » dans 2 versions différentes. Et là, on quitte le pathétique pour tomber dans le catastrophique : « Rush » est tout simplement inécoutable, un mélange de jazz années 70, de piano, de commentaires, d’interruptions à tout-va pour sombrer dans le grand n’importe quoi.
Et la face B nous gratifie du « dance mix » de « Rush », avec un son sourd, et une musique insipide. Mais où est passé le grand Clash ? Eh bien, on le retrouve en toute fin de cette ignonimie, pour 1″46″ de « Protex blue », un titre issu de leur premier album, pour promouvoir une marque de préservatif…

En 1991, c’est « Rock the casbah » qui resort à nouveau, couplé avec deux très bonnes versions dub déjà sorties auparavant : « Mustapha dance » et « The magnificent dance ». Rien de neuf, mais ça permet au passage de mettre en avant la compilation « The story of the Clash », pourtant déjà ancienne !
Petit retour en 1988, avec « I fought the law » qui fait l’objet d’un pressage maxi. Chanson plutôt moraliste, sur un condamné qui reconnaît que la loi l’a vaincu ! En complément, une mini compil de titres des années 77 à 80 : « City of the dead », « Police on my back », « 48 hours ».
Breakin’ rocks in the hot sun
I fought the law and the law won
I fought the law and the law won
I needed the money ’cause I had none

Toujours en 1988, paraît de nouveau « London calling », cette fois-ci accompagné de 3 autres titres : « Brand new cadillac », une reprise de Vince Taylor, « Rudie can’t fail » et « Street Parade », une chanson qui mêle le désespoir d’un amour perdu à l’uniformisation de la société et qui aurait mérité un peu plus de travail sur les mélodies, car ça ressemble à une démo non finie.
III – Conclusion :
Joe Strummer, après l’arrêt du groupe, mène une carrière solo, sans grand succès : il écrit des musiques de films dont « Walker » et sort un album en 1989, intitulé « Earthquake weather ». Il fait l’acteur dans plusieurs films de réalisateurs connus, tels Aki Kaurismaki ou Jim Jarmush. Il va aussi jouer avec les Pogues, et même remplacer Shane Mac Gowan au chant durant une tournée !
En 1999, il fonde le groupe « The mescaleros », avec lequel il va sortir 3 albums, dont un posthume. C’est le 22 décembre 2002, à l’âge de 50 ans, que Joe Strummer décède d’un infarctus, suite à une malformation cardiaque de naissance.

Pour redécouvrir ce qu’a été The Clash, et l’importance que ce groupe a eue dans la musique punk, et reggae, voici 4 vidéos :
- « This is video Clash » : un laserdisc japonais qui reprend 8 vidéos de leurs succès, dont « This is radio Clash », bien sûr.
- « The Clash Joe Strummer », un documentaire non officiel, en français sur le groupe et son époque.
- « Rude boy », un film qui mélange fiction et documentaire, en racontant l’histoire d’un fan agressif engagé comme roadie par le groupe.
- et le plus intéressant pour la fin : « Révolution rock », une compilation d’extraits de concerts allant de 1977 à 1982.
Je n’ai pas de livre sur le groupe, si vous pouvez m’en conseiller un beau et bon, ça m’intéresse !
Merci à tous de m’avoir lu !
