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Hommage à Ian Curtis

Joy Division : les albums

Ian Curtis naît le 15 juillet 1956, à Stretford, près de Manchester, en Angleterre. Durant les années 76/77, il va former ou rejoindre plusieurs groupes, parmi lesquels Warsaw, dont le nom se transformera en Joy Division. Entouré du bassiste Peter Hook, du batteur Stephen Morris et du guitariste / claviériste Bernard Sumner, il assure la partie chant, l’écriture des textes et joue occasionnellement de la guitare. Le groupe commence à avoir sa renommée dans les clubs, et fait plusieurs passages TV chez John Peel entre autres.

I – Les albums

En juin 1979, leur 1er album sort sur Factory Records, un label qui vient tout juste d’être créé, justement à Manchester. Il se nomme « Unknown pleasures ». Sa superbe pochette qui deviendra culte, annonce la couleur : avec une musique froide et un chant glacé, ce sont ici les prémices de la cold wave. Le disque est produit par Martin Hannett, un spécialiste de l’innovation sonore avec des méthodes d’enregistrement assez peu ordinaires.

Stephen Morris raconte : « Pour les prises de batterie, Martin voulait que tout soit enregistré séparément. Alors, nous avons commencé avec juste la grosse caisse. Puis la caisse claire, puis le charley, totalement séparément. Il voulait que les sons soient aussi isolés que possible. »

C’est ce qui va entre autres, façonner le son du groupe. Lui et Ian Curtis, grâce à sa voix de baryton et son talent pour une écriture dépressive, vont propulser le groupe dans des contrées sonores peu explorées à l’époque. L’album ne connaîtra qu’un succès d’estime à sa sortie. C’est bien plus tard qu’il sera cité comme le disque fondateur de la cold wave et reconnu unanimement comme un chef-d’oeuvre.

Factory prévoit une tournée aux Etats-Unis pour y promouvoir le groupe. L’avion doit décoller le 19 mai 1980. La veille, Ian Curtis, qui fait face à des problèmes chroniques d’épilepsie, et est en cours de divorce, décide de mettre fin à ses jours. Il est retrouvé pendu dans la cuisine par sa femme, Déborah. Il laisse une petite fille, Natalie, agée de seulement un an, tandis que lui-même n’était âgé que de 23 ans.

Le deuxième et dernier album du groupe, « Closer », en cours d’enregistrement final, va sortir le 18 juillet 1980. Il reprend les mêmes recettes que « Unknown pleasures », toujours produit par Martin Hannett, avec la pochette également désignée par Peter Saville. Les textes de Curtis, même si parfois obscurs, sont tout aussi noirs.

Extrait de « Decades », traduit en français :

Nous frappons aux portes
Des chambres sombres de l’enfer

Poussés jusqu’à la limite
Nous nous y embourbons.
Observés du haut des coulisses
Nous rejouons la même scène.
Image de traumatisme et de pourriture
Les peines dont nous avons souffert
Nous ne nous en remettrons jamais.

Tristes en dedans, nos âmes
Sont perdues pour toujours


La pochette ouvrante de « Still » :

Et dès 1981, voici déjà l’album de trop, décrié par les fans. Composé de 2 disques, on peut trouver sur le premier, des titres joués en studio et non retenus par le groupe, et sur le second, le concert du 2 mai 1980 à Birmingham, soit 2 semaines avant le suicide de Ian.

Les chutes de studio restent écoutables, même si certaines manquent cruellement d’un mixage peaufiné, et sont plutôt brutes. En tout cas, certains titres avaient un gros potentiel, tels « They walked in line » au rythme martial, ou « Exercise one » qui flirte avec le gothique. La fin de la face B nous gratifie de « Sister Ray », la chanson du Velvet, enregistrée au Moonlight Club de Londres le 3 avril 1980. Même si on se demande ce qu’elle fait là, c’est une reprise qui ne démérite pas.

Là où le bas blesse vraiment, c’est le 2ème opus avec ce concert au son moyen. La voix de Ian Curtis est tantôt criarde, mixée trop en avant, et parfois presque inaudible, mixée en arrière. Et le son est d’une manière générale assez plat. Pour un ultime testament de ce qu’a été le groupe en concert, ça laisse forcément l’auditeur sur sa faim.

« Substance » est la toute première compilation qui sort en 1988. Le design de la pochette est soigné, et le vinyl propose plusieurs titres qui n’étaient sortis jusque là qu’en single, tels « Warsaw » et « Leaders of men ».

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