Catégories
Hommage à Dusty Hill

ZZ Top : les albums

Dusty Hill, de son vrai nom Joe Michael Hill, l’un des 3 membres du célèbre groupe américain ZZ Top, nous a quitté l’année dernière à l’âge de 72 ans. Voici mon hommage à cet homme plutôt discret, mais cheville indispensable du groupe. Je vous propose de revisiter ensemble leur discographie sur les années 70 et 80, avec plusieurs dizaines de millions de disques vendus !

C’est une formation qui n’a jamais changé tout au long de sa longue carrière, puisque le groupe a commencé en 1969. Alors que Billy Gibbons a reçu de la part de Jimmy Hendrix en personne, qui croît fortement en lui, une nouvelle guitare, il fonde le groupe ZZ Top, et se met en recherche de 2 musiciens. Il jette son dévolu sur Frank Beard, un batteur, et Dusty Hill, chanteur et bassiste. Et en 1971, leur premier album voit le jour…

I – Les albums

Intitulé sobrement « First album », il s’agit d’un disque rythmé, qui oscille entre blues et rock sudiste, avec forcément une guitare bien mise en avant. L’album produit dans leur état natal, le Texas, est homogène, avec une production à l’avenant : il augure donc du meilleur pour la suite.

Et même si le succès n’est pas encore au rendez-vous, le second album « Rio grande mud » voit le jour en 1972. Personnellement, je trouve les compositions moins percutantes que sur le premier album, l’harmonica de Billy Gibbons y étant sûrement pour quelque chose. Comme un groupe qui cherche encore son propre son… Patience, le succès mondial sera très bientôt au rendez-vous !

Et ce succès tant attendu arrive en 1973 avec ce qui va devenir un incontournable du blues : « La grange », extrait de l’album « Tres hombres ». Le sujet en est une maison close qui a réellement existé, dans une grange sur la municipalité de… La Grange ! Le génial rythme blues rock de cette chanson va l’imposer au fil du temps comme un classique du genre.
D’autres titres, tels que « Waitin’ for the bus » ou « Beer drinkers & hell raisers », participent à la réussite de l’album, et seront désormais joués régulièrement en concert.

La pochette ouvrante de « Tres hombres » :

2 ans plus tard, « Fandango ! » sort. La face A est enregistrée en concert, à la Nouvelle-Orleans, tandis que la face B est issue de bandes studio. Et si la première face présente un son très roots, avec notamment la reprise de « Jailhouse rock » d’Elvis Presley, on a au contraire un son très léché sur la B side. Cette dernière propose notamment un blues langoureux « Blue jean blues », et un futur succès en single, « Tush », un rock aux couleurs texanes.

Et s’il était besoin d’affirmer aux yeux du monde leur origine, voici l’album « Tejas », qui sort en 1976. Toujours produit par Bill Ham, c’est un bon disque, avec un rythme très rapide sur certaines chansons, comme « Ten dollar man ». Ma préférence va vers des titres plus calmes, et davantage blues, tels que « Arrested for driving » et « El diablo ».

La pochette ouvrante du pressage anglais de « Tejas » :

En 1979, sort leur 5ème album : « Deguello », du nom du cri de guerre de l’armée mexicaine lors de l’attaque du fort El Alamo. Désormais signé chez Warner Bros, le groupe nous propose comme à l’accoutumée, un mélange de blues et de rock. Mention spéciale au très bon « Cheap sunglasses ».

Juste avant Deguello, j’ai oublié de citer leur toute première compilation, logiquement intitulée « The best of ». Sortie en 1977, elle reprend bien sûr « La grange », mais aussi d’autres très bons titres tels que « Jesus just left Chicago » ou encore « Just got paid ». C’est un excellent condensé de leurs 5 premiers albums, qui a souvent ma préférence à l’écoute.

« El loco » sort en 1981. Nos 3 texans semblent s’essouffler un poil, avec la présence de quelques titres passe-partout. Est-ce la présence pour la toute première fois de synthés, dont ils s’accomodent encore mal ? Je retiendrais « Ten foot pole » aux guitares lourdes et acérées, et « Heaven hell or Houston », avec sa voix ténébreuse vocodée.

En 1983, le groupe explose littéralement ! Plus de 20 millions d’albums vendus, pour ce qui est à mon sens leur oeuvre maîtresse : « Eliminator ».

Le titre provient des courses de dragsters aux Etats-Unis, et c’est le hot rod personnel de Gibbons, sur base d’une Ford B V8 coupé de 1933, qui va agrémenter la pochette. Autant dire que visuellement, cette voiture va vite devenir la marque de fabrique du groupe, et apparaître aussi bien dans leurs clips, que lors de leurs concerts.

Musicalement, ce qui distingue cet album de ses prédecesseurs, c’est l’ajout d’une boîte à rythmes, ce qui va propulser le groupe au son un brin vieillot, dans les années 80. « Gimme all your lovin » ouvre magistralement l’album et annonce la couleur de ce qui va suivre : du rock énergique, avec un savant mélange de guitares et de synthés, parfaitement dosé. « Got me under pressure », « Sharp dressed man », « I got the six » et « Legs » sont autant de bombes en puissance grâce au travail d’orfèvre du producteur attitré du groupe, Bill Ham.

A droite, le picture disc de « Eliminator », sorti en Angleterre :

En 1985, sort le dernier album de la décennie 80 : « Afterburner ». Il s’agit d’une large resucée de ce qui avait fait le triomphe de « Eliminator », mais en moins bien… Un peu comme si tous les accents rock et blues étaient noyés dans les synthés et boîtes à rythmes. Là où l’alchimie opérait en 1983, il ne reste plus que des cendres… Preuve en est, ce « Dipping low », complètement repompé sur « Sharp dressed man »; et « Velcro fly » qui est une véritable pub pour beatbox. Et pourtant, j’adore le synthé, seulement, pas mis à la truelle comme ici.

On peut quand même retirer quelques marrons du feu : « Sleeping bag », très pêchu et accrocheur, ou encore « Can’t stop rockin », au rythme endiablé. Et de toute façon, ça n’a pas empêché l’album d’être un large succès commercial.

Un seul concert officiel sur cette période, c’est le « Live in Germany 1980 », qui ne sort qu’en 2009 ! Limité à 3000 exemplaires (j’ai le numéro 82), ce double album propose l’ensemble de leurs succès de l’époque, avec un très bon son. Il est de plus accompagné par sa version CD ! A noter que le 1er disque tourne en 45 tours, et le second en 33 tours.

La pochette ouvrante de « Live in Germany 1980 » :

Je possède également un bootleg, sorti il y a quelques années dans les Leclerc (!). Il s’agit du live at the Capitol Theatre Passaic du 31/08/1980. Issu d’un enregistrement FM, il est malheureusement incomplet, avec les titres dans le désordre, et ce n’est pas la meilleure copie qui soit, mais c’est très largement écoutable.

Et pour terminer cette présentation des albums de ZZ Top sur la période 70-80, voici 2 beaux picture disques interviews.

A suivre : les maxis !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *