The Doors, l’un des plus grands groupes de rock de l’histoire ! Et si sa célébrité est immense, son histoire est relativement courte, puisque le groupe créé en 1965, se séparera définitivement en 1973. Et la période la plus mouvementée, celle avec Jim Morrison, est encore moins longue, puisque ce dernier décéde en 1971… il y a donc tout juste 50 ans !
Jim Morrison a 22 ans lorsqu’il rencontre Ray Manzarek (claviers), Robby Krieger (guitare) et John Densmore (batteur), en 1965, à Los Angeles. Ensemble, ils fondent le groupe « The Doors », nom tiré des expériences hallucinatoires, suite à la prise de drogue, qui permettent ainsi d’ouvrir les portes de l’inconscient. Après une série de concerts dans les clubs à la mode, ils sont signés dès 1966 par la maison de disques Elektra pour produire leur 1er album…
I – Les albums
L’album éponyme est de suite un succès. Il comporte déjà des incontournables : « Break on through » ouvre le disque de manière incendiaire avec un Jim survolté, « Light my fire » met en lumière les talents de claviériste de Manzarek, tandis que « The end » clôt l’album de manière magistrale. Pour un coup d’essai, cet album enregistré en un seul mois, est un coup de maître, l’osmose entre les 4 membres y étant pour beaucoup.
I found an island in your arms
Country in your eyes
Arms that chain us
Eyes that lie
Break on through to the other side
Break on through to the other side
Break on through, ow
Oh, yeah

L’année suivante, « Strange days » sort dans les bacs. Et s’il en était besoin, il est une confirmation du talent du groupe. Toujours produit par Paul A. Rotchild, producteur entre autres de Janis Joplin, on retrouve le même parfait équilibre entre la musique et le chant. L’orgue de Manzarek est enjoleur, la voix de Morrison charmeuse, la guitare de Krieger cajoleuse, et la batterie de Densmore enveloppante. C’est un album abouti dans lequel on se sent bien, jusqu’à la conclusion exceptionnelle : « When the music’s over ». L’album connaît à juste titre un gros succès commercial.
1968, année du 3ème album des Doors : « Waiting for the sun ». C’est une fois de plus un très bon album, dans lequel on retrouve d’excellents titres. « Unknown soldier », ouvertement anti-militariste alors que se déroule la guerre du Viet-Nam, raconte l’exécution d’un soldat pour qui… la guerre est désormais finie ! « Not to touch the earth » est un court extrait d’un poéme épique écrit par Morrison, qui devait s’intituler « The celebration of the lizard » et dont la version intégrale ne verra finalement jamais le jour. On peut le regretter à son écoute, car l’orgue de Manzarek fait des merveilles sur ce titre énergique. Quant à « Hello, I love you », il devient le nouveau succès du groupe, même si ça reste une chanson légére sur un coup de foudre amoureux.

Et c’est en pleine année érotique, que The Doors sort déjà son 4ème album, intitulé « The soft parade ». Pour l’enregistrement; plusieurs musiciens viennent compléter le line-up d’origine, notamment avec du cor, du saxophone et du trombone. Jim Morrison est de plus en plus accro aux drogues ainsi qu’à l’alcool, ce qui va aboutir à 12 mois de studio pour l’élaboration de cet opus, et la moitié des titres écrits par Robby Krieger.
« Touch me » sort immédiatement du lot, un titre catchy, chanté avec conviction par Jim et qui va cartonner en single. Et même si certains titres font trop « club de jazz », à l’instar de « Runnin’ blue » et que le titre éponyme qui clôt l’album n’a clairement pas la maestria de « The end » ou « When the music’s over », ça reste un bon disque, avec un son moins rock, teinté de blues et de jazz.
La pochette ouvrante de la version US de « The soft parade » :


En 1970, paraît « Morrison hotel », du nom d’un hôtel qui existe réellement à Los Angeles, avec sa face A intitulée « Hard rock café » et sa face B du même nom que le titre de l’album.
Les Doors abandonnent l’idée du traditionnel titre long pour clore l’opus, ce qui nous permet d’avoir un peu plus de chansons que d’habitude. C’est un très bon album, avec moins de titres qui feront la réputation du groupe, mais à la fois homogène et supérieur à « The soft parade ».
On commence d’ailleurs très fort avec « Roadhouse blues », parfaitement adapté à la voix de Jim, sur une rythmique imparable très bluesy comme le titre l’indique. Suit l’excellent « Waiting for the sun »… Ca ne vous dit rien ? Eh bien, c’est le titre qui a donné le nom au 3ème album des Doors, mais ici dans sa version finale !

C’est déjà l’ultime album des Doors, période Morrison, qui sort en 1971. Et c’est encore un excellent album, voire l’un de leurs meilleurs. « L.A. woman », le titre de l’album éponyme, est magique ! Les Doors nous transportent à vive allure dans un road trip en hommage à leur ville de prédilection, Los Angeles. Sans oublier le splendide « Riders on the storm » qui clôt l’album en vous hérissant les poils sur fond d’orage. Avant cela, on a droit à d’autres titres superbes, tels « Love her madly », léger et entraînant, ou encore « Cars hiss by my window », une balade bluesy très lente, sublime !
A noter, que pour la 1ère fois, le producteur habituel va laisser les manettes à Bruce Botnick, l’ingénieur du son du groupe, qui travaillera plus tard avec le compositeur de musiques de films, Jerry Goldsmith.
Well, I just got into town about an hour ago
Took a look around, see which way the wind blow
Where the little girls in their Hollywood bungalows
Are you a lucky little lady in the city of light
Or just another lost angel, city of night
City of night, city of night, city of night, woo, come on
L’intérieur de la pochette ouvrante de « An american prayer » :

7 ans après la mort de Jim Morrison, paraît « An american prayer ». Il s’agit de textes lus par Jim, et mis en musique par le reste du groupe. C’est forcément plaisant de réentendre sa voix, mais c’est un peu foutraque, avec un mélange de textes, d’interviews, de reprises de musiques connues (The end, Riders on the storm…), de bruits de rue, et même une version chantée de « Roadhouse blues ». L’album aurait pu être un cheminement initiatique dans l’oeuvre de Morrison, mais cousu de fil blanc, il reste un document sonore. Un livret accompagne le disque et présente l’ensemble des textes.
Extrait du livret :

