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Hommage à George Young

Flash & The Pan – Les maxis 45 tours

II – Les maxis 45 tours :

En 1980, sort exclusivement en Australie, et uniquement en promo, le tout 1er maxi de Flash & The Pan : « Media man » dans 2 versions, single et surtout « Club mix », qui remixe légérement le titre en rajoutant quelques effets sonores. Le morceau est un pamphlet sur les célébrités, en demandant à ce qu’on les applaudisse systématiquement.
En face B, on retrouve « Welcome to the universe » et « Restless », extraits de leur second album. Le 1er est un titre enlevé, avec pas mal de piano, qui aurait pu être interprété par Elton John. Le second, plus intéressant d’après moi, est plus grave et installe une ambiance pesante.

Wrong right
Long night
Breathless
Deathless
Restless


A gauche le promo australien de « Media Man » et à droite, le promo français de « Waiting for a train » :

Et le 2ème maxi, c’est d’ores et déjà leur plus grand succès : « Waiting for a train ». Celui-ci sort en 1982, dans de multiples versions. Le double rythme, percussions et notes saccadées, donnent l’illusion d’un train sur ses rails. Une très belle mélodie, rappelant le sifflement d’un train, vient entrecouper le morceau et lui redonner du souffle. Le liant, ce sont les paroles tantôt parlées, tantôt chantées au vocoder.

« Don’t vote » figure sur la face B. C’est un rock subversif dont le leitmotiv est de trouver 1000 raisons pour ne pas voter !

Le titre « Waiting for a train » cartonne un peu partout dans le monde, et c’est du coup un florilège de versions et de pochettes : une nouvelle version promo sort en France en 1983. Nommée « dance version » et bien que rallongée à 5’38 », elle reste cependant très proche de l’originale. En face B, un très bon titre : « Down among the dead men », qui raconte à demi-mots et de manière poétique le naufrage du Titanic, avec une musique joyeuse pour des paroles sombres.

En Angleterre, la « dance version » française est intitulée « disco version », mais c’est la même. C’est la face B qui va nous intéresser, avec la présence d’une version instrumentale de toute beauté, ainsi que d’une « radio version », titre écourté à destination des radios.

A gauche, l’édition française sortie dans le commerce, avec les mêmes titres que sur le promo.

Les allemands ont droit à une « long disco version » plutôt exceptionnelle, car rallongée et mixée différemment, pour 6’42 » de bonheur auditif. Et la pochette n’est pas en reste, avec enfin, chose logique, le dessin d’un train ! En face B, « Jetsetters ball » se moque des jetsetters de façon très humoristique, sur fond d’une excellente musique. Extrait déjanté :

The lights are feeling heavy
The walls are closing in
Music’s hard to swallow
Talks a violin
Identikit formations
Moustaches in the pearls
The girls are on the tables
The men are on the girls
Someone stopped the world

The night, ooh the night
The night of the jetsetters ball
Oh oh oh oh oh oh oh oh


Mais c’est du côté de l’Italie qu’il faut aller, pour trouver la version ultime de « Waiting for a train », grâce à un magnifique mix exclusif de 7’18 » ! En face B, on retrouve « Jetsetters ball ».

Et si la Hollande propose le même mix que la France, c’est la face B qui change, avec le dansant « Where were you ». Flash & The Pan continue à jouer sur l’ambiguité entre paroles et musique. Faussement enjouée, la chanson est en réalité un constat amer sur une amitié perdue. Un ami réclame de l’aide, mais n’en obtiendra pas, car lui-même absent lorsqu’on avait besoin de lui.

Where were you when I needed you
Where were you at the fall
Where were you when the light went out
You were nowhere at all

En Espagne, le maxi de « Waiting for a train », reprend la disco version en face A, et la version instrumentale en face B. Par contre, la pochette change totalement. Et je précise, que ce n’est pas moi qui ai bougé en prenant la photo !

Nouveau maxi, toujours en 1983, c’est « Down among the dead men ». Il s’agit de la version album de 1978 ! Ou comment faire du neuf avec du vieux. Et au verso, nous avons droit au superbe « Walking in the rain ». C’est un titre au tempo lent, avec le chanteur qui nous prend par la main pour nous amener avec lui sous la pluie.

Feeling like a woman
Looking like a man
Sounding like a no-no
Make it when I can
Whistling in the darkness
Shining in the light
Coming to conclusion
Right is might is tight

Walking, walking in the rain


Et pour clore la face B, une chanson gentillette, « Man in the middle », aux paroles plutôt obscures.

Avec « Midnight man », on reste dans l’ambiance de « Waiting for a train », mais cette fois-ci avec une montée en puissance des paroles. La chanson raconte une insomnie suite au départ de l’être aimé. C’est François Kevorkian, bien connu pour avoir entre autres remixé et produit Kraftwerk, qui s’attaque à cette version longue de 7 minutes. Et le ryhtme obsédant de ce « ping-pong » musical est, pour la bonne cause, omniprésent tout au long du titre. C’est une réussite !
La face B propose la version instrumentale, également étendue, toute aussi bonne. Ainsi que « Fat night », déjà présente sur l’album.

« Early morning wake up call » est le 2ème single extrait de l’album du même nom. C’est un titre qui gagne ses lettres de noblesse dans cette « extended version » de 8’25 ». Un rythme saccadé, rapide, met en valeur les paroles qui racontent le succès puis la déchéance d’un artiste.
Au verso, on peut trouver l’agréable version instrumentale, mais de seulement 4’40 »; ainsi que « Look at that woman go », une chanson plus calme qui monte doucement en puissance, racontant une relation d’un soir.

Sunday morning
Crazy head
Empty bottles
Crowded bed
No tomorrow
Yesterday
Just another
Life away

« Communication breakdown », dernier maxi issu de l’album « Early morning wake up call », est un titre nerveux dans une version remix d’un peu plus de 5 minutes. Un parfait break musical au milieu, et l’ajout de piano sur la fin, renforcent l’aspect dansant de cette chanson qui raconte une rupture suite à l’absence de communication.
En face B, c’est le fabuleux « Opera singers », avec ses choeurs qui donnent force et sens aux paroles : le clivage entre pauvres et riches, où une soirée à l’opéra est comparée à une journée au zoo !

En 1987, extrait de « Nights in France », voici « Ayla », avec 2 remixes. Sur la face A, une version « disco mix » de 7’43 » propulse le titre sur les dance floor, grâce à une partie instrumentale minimaliste rappelant un peu « Waiting for a train ». C’est un très bon remix ! La seconde version, intitulée « Outta town mix », supprime les paroles, mais conserve les choeurs, tout en lorgnant sur le dub. C’est du coup un peu monotone, mais ça reste sympa.

En 1988, on quitte Paris pour Londres, avec l’extended version de « Yesterday’s gone ». C’est une chanson nostalgique et douce-amère sur le temps qui passe et qui décolle grâce à ses guitares.
Sur la face B, figure « Saviour man », avec une chouette intro, mais dont la sauce retombe un peu malgré une belle mélodie. La faute à un phrasé un peu mou lorsque le refrain s’arrête. Mais le final est excellent, grâce à un saxo bienvenu.

Que fait-on lorsqu’un groupe rencontre moins de succès ? Eh bien, simple, on ressort ses anciens titres remixés au goût du jour ! C’est ce qui se passe en 1989, avec une nouvelle version du hit « Waiting for a train ». Ce « 89 remix », pas vraiment transcendant, se contente d’adoucir le rythme, avec une musique un peu plus minimaliste. C’est pas mieux que le titre originel, mais ça se laisse écouter sans problème.
En face B, on retrouve « Hey St Peter », extrait de leur 1er album de 1978 ! Ainsi que l’excellent « Where were you » qui joue une fois de plus les bouche-trous.

Après le remix du succès d’antan, voici en 1990, un titre inédit, qui est sensé faire patienter jusqu’à l’album suivant. C’est « Something about you », une chansonnette monotone et poussive. En l’absence de version longue, c’est un « nostalgic mix 1983 » qui nous attend en face B, mais qui n’apporte pas d’intérêt supplémentaire par rapport à la face A, si ce n’est de remuer le couteau dans la plaie… Heureusement (malheureusement ?), « Walking in the rain », titre de… 1978, eh oui, aussi issu de leur 1er album, vient nous rappeler combien le groupe a été bon, et du coup, nous conforter dans l’impression que « Flash & The Pan » s’enlise désormais dans une production datée.

En 1992, sort l’ultime single en vinyl de Flash & The Pan : « Burning up the night ». Le titre est remixé en face A pour une « dance version » par Robert Racic, un DJ australien, façon house, avec un rythme et un refrain hyper répétitifs. Ce n’est pas du tout ma tasse de thé ! A noter que Robert Racic, qui a notamment remixé New Order, décédera 4 ans plus tard, à l’âge de 32 ans, d’un virus au cerveau.
La face B propose la version 45 tours du même titre, ainsi que la version instrumentale, également remixée par Racic. L’usage intempestif de boucles est à la limite du supportable.. mais cette version n’apparaît que sur le maxi australien.

Pour le pressage européen, identique, la version instrumentale est avantageusement remplacée par « Hey, St Peter ».

En guise de conclusion :

Contrairement aux autres artistes pour lesquels j’ai rédigé des sujets, il n’existe ni livre, ni DVD sur eux !

Flash & The Pan aura été, selon moi, un groupe incontournable de la fin des années 70 et début 80. Dommage qu’il se soit étiolé dans son propre studio : à force d’écrire paroles et musique, interpréter et produire eux-mêmes leurs titres, ils se sont non seulement isolés, mais aussi enlisés dans un certain conformisme, en dehors des modes actuelles. Le fait de ne jamais jouer en concert aura aussi été un frein à leur succès. Je retiendrai de leur carrière le fait qu’ils ont été d’excellents songwriters, avec des textes ciselés sur des mélodies imparables. En témoignent « Waiting for a train » ou « Walking in the rain », parmi tant d’autres.

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