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Hommage à Rachid Taha

Rachid Taha – Les maxis 45 tours

II – Rachid Taha – Les maxis

1990, c’est l’année où sortent le 1er album de Rachid Taha et son 1er single, tous les deux intitulés « Barbès ». C’est un titre plutôt funky, remixé ici par Godwin Logie qui a entre autres remixé Black Uhuru. En face B, 2 autres remixes de « Barbes » dont celui de Dimitri, un DJ français en vogue dans ces années là, et qui remixera plein d’artistes connus aussi bien français qu’internationaux : Daho, Lavoine, Mory Kante, Khaled, et même Bjork ! Dès le début de sa carrière solo, les singles de Taha sont remixés, et ça va très largement contribuer à son succès international, notamment en Angleterre.

Et pour finir la face B, une version dite a-capella que je qualifierais plutôt d’acoustique, et vraiment originale de « Barbès ».

A noter que le maxi ne sortira qu’en promo, peut-être la faute aux samples de James Brown.

Toujours extrait de l’album « Barbès », sort « Confiance ». 3 versions sont présentes sur ce disque dont la « captain click mix » assez brouillonne avec un gros boum-boum dans le style house en fond sonore qui selon moi massacre le titre. On retrouve Godwin Logie pour une version différente en face B, et une courte version dub clôt le disque.

En 1993, sort son 2ème album, sobrement intitulé « Rachid Taha ». Le 1er single, c’est aussi le 1er succès de Taha en solo : « voilà, voilà ». Sur la photo, c’est le promo monoface.

Voilà, voilà, que ça recommence
Partout, partout et sur la douce france
Voilà, voilà, que ça recommence
Partout, partout, ils avancent
La leçon n'a pas suffit
Faut dire qu'à la mémoire on a choisi l'oubli
Partout, partout, les discours sont les mêmes
Etranger, tu es la cause de nos problèmes
Moi je croyais qu'c'était fini
Mais non, mais non, ce n'était qu'un répit
Voilà, voilà...
La leçon n'a pas suffit
Faut dire qu'à la mémoire on a choisi l'oubli
Dehors, dehors, les étrangers
C'est le remède des hommes civilisés
Prenons garde, ils prospèrent
Pendant que l'on regarde ailleurs
Prenons garde, ils prospèrent
Pendant que l'on regarde ailleurs
Voilà, voilà...
The lesson was not learned
Remembers they choosed forget
Everywhere i hear what they say
Foreigners you are the cause of our problems
Me i thought it was all over
But in fact, it was only a pause
Voilà, voilà, it starts again
Everywhere and in la douce france
Voilà, voilà, it starts again
They are coming
Voilà, voilà...

Avec ce titre engagé, aux faux accents de Trenet, Taha oublie le côté oriental pour flirter avec la techno. Le trio gagnant, c’est Taha au chant et à l’écriture, Steve Hillage à la production, Michel Gondry à la vidéo (psychédélique). Le titre cartonnera, notamment dans les clubs, et lancera la carrière de Rachid.

Le maxi qui sort dans le commerce propose pas moins de 6 versions de « Voilà voilà » ! Tous les remixes sont typés house, le courant musical en vogue dans ces années là. Il faut aimer… Kwanzaa Posse est un groupe de remixers, qui a notamment travaillé sur les titres des Négresses vertes, MC Solaar et Mano Negra.
En face A, les versions « New-York club », « New-York play-back » et « Underground dub » dénaturent pas mal le titre initial, mais en plus, on est bien loin des origines musicales de Rachid. En face B, les versions « Alternative club » et « Alternative play-back » respectent davantage le morceau, et sont cool à l’écoute. Une version inutile « A capella » clôt le disque, certainement à destination des DJ.

Un 2ème maxi promo voit le jour et nous présente 2 nouvelles versions remixées par Justin Robertson. Ce DJ anglais a notamment remixé des titres des Sugarcubes et Bjork.
En face A, la « Pranksters guitar thud » est juste géniale. Seules les paroles « Voilà, voilà » ont été conservées, et la musique change complètement à n’en plus reconnaître le titre initial, mais c’est pour le meilleur. Un morceau très rythmé, taillé pour les clubs londoniens. En face B, une version « Lion rock orchestral dub », plutôt originale, car surtout instrumentale comme jouée par un orchestre. Les paroles sont en anglais.

La carrière solo de Rachid Taha est désormais lancée. Indie, qui est pourtant un instrumental, est le 2ème single extrait de l’album « Rachid Taha ». C’est une nouvelle fois Justin Robertson qui se colle aux manettes du remix et contribue à donner une version club de ce titre grâce au très bon « The game is a foot » qui occupe la 1ère face. En face B, 2 autres versions : « Persussion is frenzy » rajoute… des percussions ! et « Less is more » propose une version plus minimaliste.

En 1994, on n’en a pas finit d’Indie, car sort une version chantée ! Ceci grâce à la participation de Bruno Maman qui accompagne Rachid Taha. Ca transfigure le morceau original, d’autant plus qu’à cela s’ajoutent des choeurs féminins.
Ce maxi qui ne sort qu’en promo, propose 3 titres : la version chantée d’Indie en face A, le très célèbre « Ya Rayah » en face B et une nouvelle version remixée par Bibi Fricotin de « Voilà, voilà ». Bibi Fricotin a remixé pas mal d’artistes tels que Mory Kante, Etienne Daho, Marc Lavoine… Cette nouvelle version de « Voilà, voilà » est très douce, et perd pas mal de sa force initiale. La voix est un peu mixée en arrière, c’est dommage car c’est le seul remix avec le chant en français.

En 1995, Rachid Taha sort son 3ème album, intitulé « Olé olé ». Toujours par souci de provocation, on voit sur la pochette Rachid teint en… blond ! Dans le livret qui accompagne l’album, on peut lire « La formule du Dr Rachid Taha : un blond merveilleux… de nouveaux amis ! ».

Il est à noter qu’il fera pléthore de titres avec des mots répétés : « Voilà, voilà », « Olé, Olé », « D’abord, d’abord », « Aiya, aiya », « Barra barra », etc… et « Non, non, non » qui sort en 1996.

Sur ce maxi, on peut écouter 4 remixes : pour la face A, c’est Stacey Pullen, un DJ américain, qui s’y colle avec sa version « electro funk dub ». Rythme très répétitif, entre jungle et house. Suit une version edit. C’est en face B, que se trouve la version la plus intéressante, remixée par System 7. Et c’est qui, System 7 ? Eh bien Steve Hillage et sa femme. Un excellent remix de plus de 10 minutes, très techno, avec un rythme hyper répétitif et très accrocheur. Pour terminer, le « Pills mix », bonne version électro de « Non, non, non ». Pills est un groupe français de techno, qui a entre autres remixé Noir Désir.

Un promo sort en Angleterre. En face A, on retrouve le « System 7 remix », en face B, la version « multinational », hyper rythmée et accélérée. Et enfin, le titre « Jungle fiction », qui reprend notamment le thème de « Pulp fiction », revu et corrigé. C’est un morceau tellement bizarre, que je ne sais pas quoi en penser… En tout cas, ça déménage !

Toujours issu de l’album « Olé, Olé », sort « Kelma ». Rachid Taha : « Kelma, c’est le mot que tu as en toi mais il ne veut pas sortir, soit parce que tu ne veux pas que cette histoire commence, soit parce que l’histoire va te faire mal ».

C’est Roger Sanchez, DJ américain, qui va s’occuper des nombreux remixes de « Kelma ». Il a déjà remixé auparavant des titres de Michael Jackson, Freddie Mercury et Police. On retrouve sur ce maxi promo les versions « overload mix », « eclipse mix », « instrumental mix », « eclipse dub ». Il y a aussi la version originale, sur laquelle le rythme est millimétré par rapport aux paroles. Du coup, les remixes en prennent un coup, avec l’absence de l’accordéon (ce qui faisait l’originalité du titre), et surtout les paroles calées tant bien que mal sur une musique à tendance house. Ma version préférée est celle intitulée « eclipse dub » qui a le mérite de ne pas trahir le chant de Rachid puisqu’il a été purement et simplement supprimé ! Le rythme qui tourne en boucle est assez hypnotisant.
« Olé, olé » vient compléter ce maxi : un titre lent et plutôt électro, avec la voix mixée un peu trop en arrière à mon goût, mais ça reste très agréable.

Dans le commerce, sort un autre maxi qui présente 4 versions, toujours remixées par Roger Sanchez : « overload mix », « eclipse mix », et « eclipse dub » déjà présentes sur le promo, et en plus 1 version inédite : la « overloadub » qui n’est plus ni moins que la « overload mix » sans les paroles.

En 1997, la maison de disques de Rachid Taha nous sert du réchauffé avec la resortie de « Ya Rayah ». C’est en fait un titre de 1993, issu de l’album « Rachid Taha », repris dans son nouvel album à venir en 1998 : « Diwan ». C’est un morceau qui va connaître un énorme succès grâce à sa version live chantée en trio avec Khaled et Faudel, lors de la formation d’un soir nommée « 1, 2, 3 Soleils ».

Sur ce maxi sorti exclusivement en promo, c’est la version originale en face A. En face B, on retrouve « Rhorhomanie », titre de 1984 interprété initialement par Carte de Séjour, mais ici remixé par Steve Hillage. Le morceau de 8’33 » est modernisé dans un style plus années 90.

L’album « Diwan » n’est en fait constitué que de reprises par Rachid Taha de standards de la musique algérienne. A l’exception d’un titre, qu’il écrit : « Ida ». Et c’est une superbe chanson, au rythme dansant et entraînant.

Il n’y aura qu’un maxi promo avec la version originale en face A de 5’56 », tandis que l’autre face nous propose « Bent sahra », un morceau à la limite de la transe. Le titre parle de « belles filles brunes évoluant avec grâce dans des décors peuplés de palmiers et de dunes, avec un ciel couleur bleu éternel ».

En 1999, toujours issu de l’album « Diwan », sort « Ach adani ». Poursuivant sa revisite du répertoire algérien, Rachid Taha reprend cette chanson chantée à l’origine par Dahmane El Harrachi qui dans son texte « pourfend les arrivistes, les calculateurs, et tous ceux qui s’éloignent de cette valeur autrefois précieuse dans l’immigration : la solidarité. ».

Le maxi présente pas moins de 5 titres, avec 2 versions de « Ach adani ». Une très bonne version « oriental club mix » de 7 minutes, qui enfin respecte la musique et le chant arabe initiaux, ainsi qu’une version « oriental club edit ». On trouve également 2 versions de « Bent sahra » : le « live energy mix » accentue le côté transe du titre, et le « babouche mix » assez proche du titre original. Pour finir, un inédit très drôle sur un sujet pourtant grave : « la bombe atomique » avec son refrain : « la bombe atomique, c’est fantastique ! ».

Tous les remixes sont signés Steve Hillage, c’est dire l’importance qu’il a eu sur la musique de Rachid Taha.

En 2000, Rachid Taha se remet à l’écriture et sort son 5ème album intitulé « Made in Medina ». Un 1er titre sort : « Medina », avec un maxi qui comporte 3 versions remixées encore et toujours par Hillage. Le « Mechouia mix » mélange habilement musique orientale et club. L' »orgasmix » propose une version très électro et toute aussi rythmée. Et pour finir, une version « Mechouia mix edit ».

Le 2ème single qui sort, toujours extrait de « Made in Medina », c’est le sublime et génial « Barra Barra ». Ce titre servira par ailleurs dans la BO du film de Ridley Scott « La chute du faucon noir ».

Il ne sortira néanmoins en tout et pour tout qu’un maxi vinyl. La face A propose 2 remixes par Wiseguys très électroniques, ralentissant le titre, et le réduisant à un morceau assez quelconque, en tout cas bien loin de la fougue et de la folie qui caractérisent la version originale. Cette dernière se retrouve fort heureusement en face B.

En 2004, Rachid Taha sort un nouvel album, intitulé « Tékitoi ». Le 1er maxi qui sort, c’est le superbe titre éponyme. En face A, la version « extended » pour encore plus de plaisir et la version « acapella ». En face B, la version « edit » et la version « instrumental ».
A noter, l’originalité de la pochette qui présente un bandeau qu’il faut couper pour sortir le disque. « Tékitoi » est un duo avec Christian Olivier, le chanteur des Têtes Raides. Les 2 comparses chantant tantôt ensemble, tantôt en s’interpellant l’un l’autre. Le titre marche très bien ainsi. Et il ne faut pas être trop de 2 pour retenir les paroles :

T'es qui toi, t'es qui moi?
T'es pas qui, t'es pas quoi
T'es qui toi, t'es qui moi?
Mais toi, t'es qui? T'es quoi?

N'oublie pas qu'avant toi
Y'en a d'autres que toi
Et qu'après toi, crois-moi
Y'en aura, y'en aura

T'es qui toi, t'es qui moi?
T'es pas qui, t'es pas quoi
T'es qui toi, t'es qui moi?
Mais toi, t'es qui? T'es quoi?

Y'en aura de la bavure
Et des collés au mur
Et dans ce tas d'ordures

Y'aura-ti toi, y'aura-ti moi?
Y'aura-ti toi, y'aura-ti moi?
Y'aura-ti les langues de bois?
Des ciels en tout cas, y'en aura
Du sang qui coule, y'en aura pas

T'es qui toi, t'es qui moi?
T'es pas qui, t'es pas quoi
T'es qui toi, t'es qui moi?
Mais toi, t'es qui? T'es quoi?

Y'aura-ti toi, y'aura-ti moi?
Y'aura-ti les langues de bois?
Des ciels en tout cas, y'en aura
Du sang qui coule, y'en aura pas

Il n'était qu'une fois
Où ça ne finira
Mais tout ça, mais tout ça
C'est entre toi et moi

T'es qui, dis-moi, si t'es pas toi?
Si t'es pas moi, dis-moi t'es qui?
T'es qui toi? T'es qui moi?
T'es qui toi?

Ya h'awj-i, yana, h'awj-i
(Pauvre de moi)
Ya h'awj-i, yana, h'awj-i
(Pauvre de moi)
Ya h'awj-i, yana, h'awj-i
(Pauvre de moi)

Mais t'es qui toi, mais t'es qui moi?
Ya h'awj-i, yana, h'awj-i
Ya h'awj-i, yana, h'awj-i

T'es qui toi, t'es qui moi?
T'es pas qui? T'es pas quoi
T'es qui toi? T'es qui moi?
Mais toi, t'es qui? T'es quoi?

N'oublie pas qu'avant toi
Y'en a d'autres que toi
Et qu'après toi, crois-moi
Y'en aura, y'en aura

T'es qui toi, mais t'es qui moi?
Si t'es pas moi, dis-moi t'es qui?
T'es qui, dis-moi, si t'es pas toi?
Si t'es pas moi, dis-moi t'es qui?

Mais, t'es qui, t'es qui, t'es qui toi?
Si t'es pas moi, dis-moi t'es qui?
T'es qui, t'es qui, t'es qui, t'es qui
T'es qui, dis-moi, si t'es pas toi? Dis-moi
Si t'es pas moi, dis-moi t'es qui? T'es qui toi?

Ya h'awj-i, yana, h'awj-i
Ya h'awj-i, yana, h'awj-i
Ya h'awj-i, yana, h'awj-i

T'es qui toi? Et t'es qui moi?
T'es qui toi? T'es qui toi? 

2ème maxi extrait de l’album « Tékitoi », c’est « Rock el casbah », la reprise des Clash ! Eh oui, Rachid Taha n’a jamais caché son ascendance punk-rock. Il aura d’ailleurs l’occasion de rencontrer Mick Jones et jouer ce titre avec lui. On retrouve la production de Steve Hillage, avec Brian Eno aux synthés.

La face A propose une très bonne « extended version », ainsi qu’une toujours aussi inutile version « a capella ». Sur la face B, l' »album version » et un nouveau remix de « Tékitoi », nommé « grisbi mixture », pas mal axé sur la batterie et la guitare électrique.

En 2006, Rachid Taha sort son 6ème album, intitulé « Diwan 2 ». C’est la suite de « Diwan », avec la reprise de standards arabes, agrémentée de quelques titres personnels.

En vinyl, il ne sort qu’un maxi : « Ecoute moi camarade », une superbe chanson toute en légéreté, à la fois tendre et cruelle. C’est une reprise du chanteur algérien Mohamed Mazouni, et c’est encore et toujours produit par Steve Hillage.
Sur la face A, une très belle « version club » dans un remix assez subtil, et en face B, les versions « album » et « radio ». C’est malheureusement le tout dernier single que la maison de disques sortira en vinyl.

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