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Hommage à Ian Curtis

Joy division : les maxis 45 tours

III – Les maxis

« An ideal for living », leur tout premier maxi, sort en 1978 en Angleterre. Et même si le son n’est pas encore à la hauteur ce que l’on connaîtra un peu plus tard, ce sont ici les prémices d’un groupe en devenir, qui assure déjà parfaitement aussi bien au chant qu’aux instruments.

4 titres sont présents : « Warsaw », au rythme punk-rock, énergique; « No love lost » avec sa batterie métronomique et sa guitare saillante; « Leaders of men », plus classique dans la forme; et « Failures », mon titre préféré de cet ep, qui laisse beaucoup de place à une musique rock dynamique et entraînante.

Les leaders du peuple
Nés de votre frustration
Les leaders du peuple
Juste un engouement étrange
Les leaders du peuple
Ont fait une promesse pour une nouvelle vie

Aucun sauveur pour nous
Pour détruire les internés de la haine
Manipulation auto-induite
Pour écraser toutes les pensées salutaires du peuple


La version bootleg de ce maxi, car l’original côte 500 € sur Discogs !

Un des titres phares du groupe sort en 1980 en maxi. Et plus précisément au mois de juin, soit un mois après le décès de Ian Curtis. Il s’agit de « Love will tear us apart ». Etrangement, il ne fait partie d’aucun album, et sort exclusivement en single. Cette chanson deviendra avec le temps la marque de fabrique du groupe : qualité de la production, talent d’écriture, justesse du chant, tout est là pour asseoir le succès du groupe… qui n’existe déjà plus !

La face B a la particularité de nous proposer un autre enregistrement de « Love will tear us apart », moins connu, que je trouve mieux peaufiné mais du coup un peu plus lisse. Ainsi que « These days », un autre inédit.

« Goûte ma bouche
Le désespoir s’y installe.
Ce quelque chose de si bon
Ne peut plus durer.
L’amour nous déchirera
L’amour nous déchirera encore. »


« Love will tear us apart » deviendra l’épitaphe choisie par Deborah Curtis, pour orner la tombe de Ian.

Et si on doute encore du désespoir profond dans lequel le chanteur s’enfonce tous les jours un peu plus, il suffit d’écouter « Atmosphère ». Paru également en 1980, il s’agit d’un titre au rythme lent et sombre, avec un chant déchirant, sur la peur de l’abandon.

La face B n’est pas en reste, avec une voix sépulcrale sur un rythme parfaitement cadencé qui interprète « She’s lost control ». La chanson a pour sujet un fait réel : une femme épileptique, que Ian Curtis a connue, et qui est décédée de cette maladie.

« La confusion se lit dans ses yeux : elle a perdu le contrôle »

En 1981, c’est le maxi de « Transmission » qui honore nos platines. Un autre grand classique du groupe, chanté avec une conviction rare par Ian. Le refrain accrocheur, « Dance, dance, dance, dance to the radio », donne inévitablement l’envie de danser.

« Novelty » est une honnête face B, avec des paroles plutôt obscures sur l’aspect éphémère de la nouveauté.

« Atmosphère », titre de 1979, fait l’objet d’une resortie en 1988. Au verso, 2 très bons titres : « The only mistake » et « Sound of music ». Ce dernier transpire le tourment profond du désespoir de Ian face à son inadaptation à la vie réelle.

Voir mon vrai reflet
Couper mes propres connexions
Je peux voir la vie devenir plus difficile
C’est si triste cette sensation
Renverser la situation
Je ne peux pas voir d’amélioration

C’est en 1986 que la Peel session du 31 janvier 1979 sort en maxi. Un excellent son, pour un mini concert mémorable. Au programme, « Exercice one », « Insight » et les tubesques « She’s lost control » et « Transmission ».

L’année suivante, toujours dans la série des Peel sessions, c’est celle du 26 novembre 1979, qui a droit à une édition en maxi vinyl. Elle comprend le superbe « Love will tear us apart », « 24 hours », « Colony » et « Sound of music ».

Ces 2 disques forment un diptyque du plus bel effet, émouvant témoignage des performances du groupe en concerts.

Voilà la monotonie, l’orgueil d’un amour brisé
Qui au début candide s’en est allé.
Un nuage suspendu au-dessus de ma tête
Enregistre chaque mouvement
Et sonde, profondément ma mémoire.

Au début, c’était de l’amour.
Je ne me rendais pas compte
De tout ce chemin à parcourir
De tous ces recoins sombres
De ces sentiments obscurs.

A l’occasion de la sortie de la compilation intitulée « Permanent », un nouveau maxi est édité en 1995. Il propose 3 déclinaisons de « Love will tear us apart » : le titre original, la radio version, et le Arthur Baker remix. Et comme beaucoup de remixes des années 90, c’est un massacre, Arthur Baker se contentant ici d’ajouter un rythme tak tak poum, non seulement en boucle, mais en plus au volume supérieur au chant et à la musique originale, qui servent du coup de fond sonore.

Le disque se clôt sur la version maxi de « Atmosphere », déjà sortie en 1988.

Et en 2011, qu’est-ce qui refait surface ? « Love will tear us apart », bien sûr ! Cette fois-ci en disque transparent, lui-même inclus dans une pochette transparente représentant un ange. Bien que sorti dans des magasins officiels, il s’agit d’un bootleg. On retrouve dessus plusieurs versions de « Love will tear us apart », « Atmosphere », « Transmission » et « These days ». Le son varie de passable à très bon.

Je termine cette liste des maxis avec un 25 cms. Ce dernier, sorti en 1978 reprend 2 des tous derniers concerts du « Electric circus », une salle située à Manchester. Elle a fait l’objet d’une fermeture administrative en 1977. On y retrouve des groupes aussi divers que « The Fall », « Buzzcocks » ou encore « Steel Pulse ». Et bien sûr, Joy Division, qui en fait, jouait sous leur 1er nom de l’époque, « Warsaw ». Le titre est un inédit : « At a later date ». C’est une chanson punk, que les Stranglers n’auraient pas reniée, qui a pour sujet une interrogation existentielle sur le fait de jouer en concert.

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